Vous avez dit "Quiet Quitting"?
Le "Quiet Quitting" est peut-être un terme populaire, depuis quelques mois, mais cette pratique n'est pas nouvelle. Les salariés se sont désengagés de leur emploi pendant des années pour chercher quelque chose de nouveau, que ce soit en raison d'un salaire médiocre, d'une charge de travail ingérable, d'un épuisement professionnel ou d'un manque d'opportunités professionnelles.

Le Quiet Quitting n'est pas vraiment une question de démission. Il ne s'agit pas non plus de se taire. Alors, quel est le vrai message ici? Et qu'est-ce que cela signifie pour les employeurs et les professionnels des RH ?
En bref: faire ni plus ni moins que son travail!
La Harvard Business Review propose une définition pertinente. Elle précise que: "Les personnes qui sont en situation de Quiet Quitting continuent d'assumer leurs principales responsabilités, mais elles sont moins disposées à s'engager dans des activités connexes à leur travail: plus besoin de rester tard, de se présenter tôt ou d'assister à des réunions non obligatoires.
Le Quiet Quitting donne l'impression que les salariés abandonnent leur travail alors qu'en fait, il s'agit de collaborateurs qui réalisent le minimum requis, comme indiqué dans leur description de poste. Par conséquent, ils "abandonnent" une culture de l'agitation qui place le travail au-dessus du temps personnel afin de rechercher un meilleur équilibre travail-vie personnelle et un meilleur sentiment d'estime de soi.
Au cours de la dernière année, 7 salariés sur 10 ont déclaré avoir fait de l'épuisement professionnel, selon le rapport 2022 d'Asana sur l'anatomie du travail. De plus, les conclusions du rapport ont démontré que les salariés épuisés sont moins engagés, commettent plus d'erreurs, quittent leur emploi et sont plus susceptibles d'avoir un moral bas.
Alors que la pandémie a bouleversé la culture du lieu de travail, elle a aussi mis le Quiet Quitting sous les projecteurs. Selon le rapport Global Talent Trends 2022 de LinkedIn, davantage de personnes ont eu le temps de réfléchir, de se questionner et de rechercher un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Le Quiet Quitting est-il un stade précoce de l'épuisement professionnel ?
Si le Quiet Quitting est une expression du cynisme du salarié, d'un retrait mental du travail, ce n'est pas une bonne chose, ni pour l'employeur ni pour le collaborateur. Des études sur l'épuisement professionnel ont montré que ce n'est souvent pas lié à un excès de travail, mais à un sentiment de ne pas avoir le contrôle et de ne pas se sentir reconnu pour ses efforts qui rendent les personnes vulnérables à l'épuisement professionnel. La décision d'un salarié de se désengager professionnellement ne fait que renforcer son sentiment d'impuissance et d'invisibilité - et, en fin de compte, le rend encore plus impuissant et invisible dans son travail.
Le monde des entreprises devrait sortir de la recherche de mots réducteurs et revenir au vrai sujet. Nous travaillons avec des hommes et des femmes et ils ont des sentiments. Faire des heures supplémentaires et ne pas obtenir une réponse à ses demandes crée une réponse naturelle. Le Quiet Quitting est l'une de ces réponses. Ne pensez-vous pas qu'il est temps de vraiment se concentrer sur les individus?
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